Devinez qui va piquer du grain au chevaux domestiques...

Cavallo nero ouvrit un oeil. Puis l'autre. Le premier se ferma, puis le deuxième. Il resta ainsi quelques minutes, à savourer le bien-être qui l'inondait des sabots au oreilles. C'était une bonne sieste qu'il venait de faire! L'étalon se leva lourdement et s'ébroua pour se débarasser de toute somnolence. Ce qu'il allait faire à présent néssésitait la plus grande lucidité: un instant d'inatention, et on se retrouvait un lasso au cou! Il se mit à trotter en direction de la barrière qui séparait le monde sauvage du monde domestique. Il faisait gris, un peu brumeux, un temps idéal pour le chapardage de grains: on ne l'aperçevrait pas tout de suite et les chances qu'on le prenne pour un des chevaux du haras était maximisées. Quand il arriva enfin en vue de la clôture, il prit sont élan, passant au galop, poussa sur ses jambes et fut de l'autre coté comme par magie. Nero hennit doucement. Il était fier de lui, une fois de plus, il avait vaincu "la-coupeuse-de-prairie". Sur ce, l'étalon partit en quête d'un seau de grains.
Dès qu'il en trouva un, il plongea le nez dedans sans réserves avec un ronflement de délice, tout en gardant les oreilles alertes et le corps tendu comme un arc. Nero avait presque fini les grains quand il entendis quelque chose approcher. Il eut un mouvement de recul et partit au galop vers la barrière...

Cavallo nero se stoppa net devant la cloture. Quel crétin! Ce n'était qu'un autre cheval: il n'avait pas peur d'eux et pas la peine de leurs en donner l'illusion. Il se tourna vers le seau qu'il venait de finir. Un jeune étalon regardait autour de lui l'air furibond. La ration de grain qu'il venait de se goinfrer devait lui appartenir. Nero hennit, amusé. Tant pis, ce poulain devait en avoir tout les jours. Lui ne volait pas de grain tout les jours. Et de la nourriture, il en avait partout.
Cavallo nero baissa la tête et se mit à brouter près de la barrière. Rien ne pressait, il se savait plus fort, plus résistant et plus expérimenté que ce jeune cheval. Ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait et c'était rare qu'il perde un combat contre un cheval domestique. Il renacla. Il avait souvent perdu contre un autre étalon en revanche, mais il était mort depuis longtemps, alors il ne craignait plus personne désormais. L'étalon jeta un rapide coup d'oeil à l'autre. Si ce dernier décidait de l'attaquer, autant que cela ne soit pas par surprise, car c'était plutôt dangeureux, pour ne pas dire carrément fatal. Une attaque par surprise c'était ce qu'il y avait de pire. Ou de mieux, celon le point de vue.

Cavallo nero n'avait pas même eut le temps de finir de comprendre la phrase que ses oreilles se pointèrent presque d'elles même vers l'arrière. Il leva la tête pour regarder son interlocuteur avec une lenteur calculée. Lentement, très lentement, il cligna des paupières avec perplexité. Toujours avec sa lenteur calculée, il se tourna vers le jeune étalon et tendis le nez dans sa direction pour avoir une idée de l'odeur qu'il avait et si il n'était réelement pas animé d'intention béliqueuses. Satisfait par le résultat du test, Nero ramena sa tête à sa place sur son encolure.

"Bonjour."

L'étalon se mit à faire le tour de son cadet, examinant avec soin chaques fibres de son corps pour se faire une idées des capacités de celui-çi. Visiblement un bon sauteur, il n'aurais aucun mal à passer la barrière. Nero se félicita qu'il ne le fit pas, car, avec une robe comme la sienne,il raflerais toutes les juments de la région. L'étalon se demanda encore une fois pourquoi les chevaux domestiques ne passaient pas ces ridicules barrières qui leurs barraient la route, alors qu'elles étaient bien plus basses que les obstacles que leurs faisait passer leurs humains. Nero avait passé des nuits entières à se demander pourquoi, mais il n'avait jamais trouvé la réponse.

[justify]Ce jeune Hermès semblait être une vraie pile éléctrique. Cavallo nero s'en sentait déjà fatigué d'avance. C'était ce caractère abusément dynamique qu'il exécrait chez les jeunes chevaux. Il s'ébroua et refit face à son interloquteur qui c'était mit à brouter.



Hermès l'intriguait. Ce petit était si...amical. C'était presque inquiétant. Le vieil étalon baissa la tête à son tour et arracha quelques brins d'herbe. Non. Hermès n'était pas inquiétant, il était juste énervant: bien trop gentil pour être expérimenté ou honnète. Cavallo nero n'avait plus rien à faire ici: il redressa la tête et s'éloigna d'un pas lent de la barrière.

"Maintenant, mon petit, je vais te laisser. La vie d'un cheval sauvage ne se limite pas à des conversations avec des congénaires domestiques. Je doit vérifier mon territoire. Au revoir."

L'étalon partit au galop, se ramassa sur lui même et bondit au dessus de la barrière pour regagner les terres sauvages.