Nouveau propriétaire ? La blague !

Après de longues heures passées dans un van qui l’amenait dans ce fameux ranch, Winter avait enfin été lâchée dans un grand pré. Il était grand, bien assez grand pour qu'elle puisse s'y défouler comme elle le désirait. Elle s'y était élancée sans hésitation, ruant et se cabrant sans relâche. Elle aimait cette sensation de liberté. Elle avait horreur de rester enfermée entre quatre murs, surtout quand les hommes étaient présents... Et dans le van qui l'avait menée jusque là, il y avait un humain, même s'il ne s'occupait pas d'elle. Les hommes la dérangeraient par leur simple présence, rien que ça. Elle les haïssaient, elle ne voulait pas les voir, sentir leur odeur, leur présence... Plus le temps passait, moins elle les appréciaient. Et pourtant, ils ne leur avaient rien fait de plus que ses premiers propriétaires. Les seul qui lui manquait terriblement, c'était son unique maître, celui qu'elle suivait de partout, sans rien demander en retour. Et d'ailleurs, elle n'aurait rien pu lui demander, il lui avait déjà tout donné, les seules choses qu'elle aurait voulu, elle avait déjà tout reçu. Sa douceur, ses caresses, son attention, il lui avait tout donné, jusqu'à la dernière seconde et elle était consciente au fond d'elle, qu'elle ne retrouverait jamais un maître comme lui. Et de toutes manières, elle ne voulait plus de maître, personne. Les hommes lui avait fait tellement de mal, que la seule chose qu'elle avait à leur égard était la haine. Rien que ça, rien d'autre. Plus jamais elle ne voudrait qu'un humain l'approche, et depuis son arrivée, personne n'avait encore essayé de l'approcher si ce n'était pour la nourrir, et encore, ils le faisaient de loin. Ils étaient tous au courant de son passé, de sa fureur pour les hommes, que tous croyaient qu'elle était une jument folle. Et bien au contraire, elle en savait des choses, elle avait bien des capacités, mais elle avait fermé la porte à tout le monde.

Après une bonne demi heure de défoulement, la blanche s'arrêta. Elle s'approcha d'un abreuvoir qui se trouvait là, elle y trempa les naseaux quelques secondes puis releva la tête. Ses lèvres laissaient passer un fin filet d'eau qui se laissait glisser jusqu'au sol. Après s'être désaltérée, la jument se mit à brouter l'herbe verte qui traînait à ses pieds. Elle fut interrompue par des bruits de pas. Son regard devint noir et aussi glacial que celui d'un assassin. C'était un humain, et même si elle ne le distinguait pas encore, elle le sentait approcher de l'enclos. Elle scrutait l'horizon, à la recherche de celui, ou celle qui allait peut-être oser s'approcher. Qu'il comprenne bien, la blanche n'était pas un ange, bien au contraire, on pourrait bien croire qu'elle soit possédée par le pire des démons... A présent, avis aux amateurs...

Souhaites-tu conserver ce sujet pour ton nouveau cavalier?

Oki, je te laisse lui en faire part ^^

Kaitlin n'avait toujours pas reçu ses valises. L'avion les avait "mystérieusement" perdu. Comme par hasard, la seule valise verte pomme de l'aéroport, la sienne, avait littéralement disparue. Mais elle était patiente. Tant qu'elle avait de quoi se changer pendant quelques jours, elle ne s'affolait pas. Keep cool !
Elle marchait lentement sur le gravier, en trifouillant un papier dans sa poche. Minute. Elle avait un papier dans les poches ? Oups, elle avait oublié de lire la lettre que lui avait envoyé Tina. Normalement s'y trouvaient toutes les informations à savoir sur le ranch, y compris le nom de son cheval. Elle sortit l'enveloppe de sa poche, et l'ouvrit. Winter Queen. Il n'y avait pas de photographie. Chouette, ça allait être du gateau pour la reconnaitre. Mais une petite description accompagnait le nom de l'élue. C'était une arabe blanche, de caractère plutôt ... agressif. N'importe qui aurait été effrayé par ce genre de jument. Mais pas Kaitlin. Elle préférait toujours une jument comme celle-ci qu'une jument déjà totalement habituée à l'homme, avec qui un lien serait existant dès le début. Non, la jeune femme ne voulait pas de ce lien inné, mais de quelque chose qui se construirait au fur et à mesure, dans une confiance réciproque entre l'équidé et son cavalier. Un lien fort, qui perdurait longtemps, malgré les mésentantes de passage.

Elle entreprit donc la recherche de Winter Queen. En fait, elle avait eu une chance certaine, les chevaux blancs était plutôt facile à remarquer, leur robe blanche différant du paysage habituel d'Oklahoma. Sauf en hiver bien entendu. Mais on était au milieu du printemps, ce qui faciliterait surement le reperage. Soudain, quelque chose attira son attention. Comme un éclair blanc, un cheval que l'on venait de lacher dans un des pré s'élança gracieusement parmi les longs brins d'herbe, surement laissé à l'abandon pendant quelques temps. Kaitlin s'avança doucement, et s'assit le long d'un arbre afin de regarder la course folle de la jument qui devait être la sienne. Celle-ci stoppa quelques instants ses galopages, et se dirigea vers l'abreuvoir. Puis elle s'attaqua à coeur joie aux innocentes herbes du pré. Elle avait de quoi faire ! La jeune femme se releva, et aggripa une branche de l'arbre contre lequel elle s'était adossée. C'était un pommier. Elle décrocha un des fruits, celui qui lui parassait le plus juteux. Kaitlin s'avança jusque à la barrière de bois, et y déposa son bras gauche. Elle savait que Winter Queen l'avait remarquée, pas folle la jument ! Mais elle n'y preta pas attention. Elle croqua dans sa pomme, tout en regardant vers le coté du pré où la jument n'y était pas. Pas besoin de se presser. Elles avaient tout le temps de se connnaitre, et elle n'allait pas appater la jument avec un fruit, l'arabe ne semblait pas le moindre du monde imbécile au point de se trahir pour une simple pomme, aussi appétissante soit-elle. Kaitlin joua donc la carte de l'indifférence, Winter Queen viendrait quand elle se sentirai prête. Comme l'attente risquait d'être longue, elle recroqua dans son fruit favori, ces délices n'étaient pas uniquement pour les équidés.

La jument avait effectivement senti la présence de l'inconnue. Elle se sentait observée, bien trop observée. Elle avait vue l'humaine dès son arrivée, mais elle l'ignorait. Tant qu'elle ne s'approchait pas, la jument n'avait rien contre elle. Seulement, Kaitlin ne pouvait pas vraiment être au courant que la jument n'aimait personne, aussi bien chevaux qu'humains, elle ne voulait voir absolument personne ! La femme quitta un peu trop vite son pommier, ça ne plaisait pas vraiment à Winter' ! Et voilà que Madame venait carrément se coller à la barrière de bois qui la tenait enfermée. Ca ne lui plaisait pas, pas du tout. Même si la femme n'entrait pas, elle était beaucoup trop proche au goût de la jument. La blanche se tourna et resta plantée bien droite en face de Kaitlin. Ah, madame voulait jouer au jeu de l'ignorance ? Qu'il en soit ainsi, la jument savait très bien jouer elle aussi, même très bien ! Elle se tenait droite en face de l'autre, la tête bien relevée, et les oreilles plaquées sur sa fine nuque. Que l'humaine comprenne bien, Winter ne veut pas d'elle ! La blanche partit dans un galop fou droit sur Kaitlin, on pouvait appercevoir ses yeux noirs, plein de haine et d'arrogance. Elle finit sa course à quelques centimètres de la barrière où elle fit un demi tour pour donner un bon coup de côté juste où la femme était appuyée. La barrière trembla, et la jument repartit plus loin laissant un nuage de poussière près de Kaitlin. Madame pouvait l'ignorer tant qu'elle voulait, ça ne la dérangeait pas le moins du monde, mais Winter n'avait qu'une unique envie : qu'elle parte ! Et elle ferait tout pour ça. Elle se fichait amplement des humains, des chevaux, et de tout le reste ! Elle n'avait eu qu'un seul et unique cavalier, et elle n'en voulait pas d'autre ! C'était lui ou personne, et maintenant qu'il n'était plus de ce monde, personne ne pourrait plus jamais l'approcher ! Plutôt mourir ! Elle ne voulait qu'une chose, c'est qu'on la laisse partir, qu'on l'oublie, elle ne ferait ami-ami avec personne ! Elle l'avait décidé il y a longtemps, et elle n'en démordrait pas ! Kaitlin pourrait avoir la plus grande des patiences, elle ne serait jamais lui. Il fallait qu'elle oublie l'idée de s'approprier la jument, et le plus tôt serait le mieux. Winter n'appartient à personne !

Winter Queen semblait profondément énervée par la présence de Kaitlin. Elle se tourna vers la jeune femme. Elle baissa les oreilles si bas que n'importe qui ne connaissant pas les chevaux aurait put croire qu'il n'en avait pas. Sentant la tension monter, elle mit la main contre sa poche. Il était là, attendant que l'on veuille bien s'en servir. Mais pas maintenant. Pas tout de suite. Ce n'était qu'un outil de dissimulation, ou plutôt un symbole de dissimulation. Généralement, elle s'en servait pour bien montrer qu'elle se coupait du monde, qu'elle n'était plus. C'était son ancienne voisine de palier, japonnaise, qui lui avait enseigné comment elle faisait pour montrer qu'elle "s'exilait" quelques secondes, quelques minutes, quelques heures parfois.

La suite n'allait t'être qu'une danse entre un cheval et un humain. Un premier contact, qui se devait d'être décisif. D'un coup d'un seul, tout commença. Les muscles de Winter Queen se mirent en marche, et elle plongea dans un galop d'attaque mensonger. Un leurre. Tout faire pour impressionner, telle était la méthode qu'utilisaient les chevaux hostiles aux hommes. Telle l'étalon chassant son prétendant de chez de harem, la jument blanche galopa à une allure folle jusqu'à Kaitlin. Celle-ci s'était préparée psychologiquement à cet affront. Tenir, tenir, ne pas plier, jusqu'à la dernière seconde. Elle se rapprochait vite, trop vite. On aurait put avoir l'impression qu'elle ne s'arrêterai jamais, mais l'on finit toujours pas s'arrêter. Toujours. Ne serait-ce qu'au dernier micro-seconde. La jeune femme aggripa la barrière pour ne pas s'en échapper, et Winter Queen pila juste devant elle. Puis, elle fit demi tour et repartit dans un galop effrené. Il était temps de compter sur son arme ultime.

Kaitlin mis sa main à sa poche, et en retira l'objet. Elle le chérissait plus que tout au monde. Elle l'avait reçu de sa voisine, et elle l'avait gardé depuis. Des coquelicots ornait la toile, pour une dominance incroyable de rouge. Telle une véritable japonnaise, elle déplia gracieusement son éventail, et s'en couvrit le bas du visage. Elle s'éventa quelques secondes avant de bailler. La provoc' ma vieille, la provoc' ! Elle quitta son morceau de barrière, mais pour aller en chercher un autre. Avec son curieux instrument, elle commença à longer la barrière, et trouva enfin l'endroit rêvé. Un endroit où l'herbe autour du pré n'avait pas été entretenue depuis quelques temps déjà. Les herbes lui montaient au dessus des genous. Elle s'y assit à quelques centimètres de la barrière et, cassant un d'herbe, commença à siffloter. Elle le mit à sa bouche, et, las [ou lasse ?], le croquilla (même si ça n'existe pas, on s'en fiche). Tout en faisant son petit numéro, elle ne regardait toujours pas Winter Queen. Celle-ci ne voulait pas d'elle ? Tant mieux ! La suite ne serait que plus plaisante pour Kaitlin ...

La jument observa la réaction de l'humaine, elle ne bougea presque pas, comme elle s'y attendait. Ils faisait tous ça. Ils la regardaient tous dans les yeux, sans bouger d'un millimètre, d'un air de lui dire : "Tu vas te lasser avant moi." et tous avaient cédé avant elle. Mais bizarrement, tout ce que fit Kaitlin, c'est sortir un drôle d'objet de sa poche, qu'elle agita lentement avant de le placer devant son visage... Là, elle se mit à tourner autour de l'enclos.. La jument ne bougeait pas, elle ne la regardait même pas, et pourtant, elle suivait chaque geste de Kaitlin. Elle finit par s'assoir un peu plus loin, au milieu de l'herbe. Qu'elle siffle, qu'elle baille ! La jument n'en avait que faire, elle ne voulait toujours pas d'elle. La jument tourna le dos à Kaitlin. C'était à son tour de l'ignorer. Et ça risquait de durer un long moment. La jument savait faire abstraction de tout. Elle se remit à grignoter les quelques brins d'herbes qui longeait le sol, bu quelques gorgées d'eau et se placa au centre de l'enclos, toujours dos à l'humaine. Elle balançait lentement sa queue d'un côté et de l'autre. Elle ne voulait de personne, n'aimait personne, mais avait le don de rester le plus calme possible quelque soit la situation. Kaitlin pouvait la provoquer autant qu'elle le souhaitait, la jument ne marchait pas là dedans. Elle n'avait pas de temps à perdre avec les choses qui n'en valent pas le coup, dont Kaitlin... Qu'lle joue toute seule, avec son petit éventail orné de coquelicot. La jument n'en avait que faire.

Winter Queen avait donc décidé de la snober et se retrourna. Peu importe. Cela lui rappelait le comportement de ses parents à son égard, et elle avait appris à vivre avec. Elle s'étala de tout son long, dans l'herbe fraiche. C'était agréable de sentir les brins lui carresser la peau. Elle en arracha une poignée, pour la laisser retomber quelques secondes plus tard. Et encore une. Elle s'aménageait son petit espace, où elle passerait probablement du temps. Elle ressortit sa pomme, et en croqua une dernière bouchée avant de la jeter loin derrière elle.
Une petit brise soufflait, et ses cheveux volaient au vent, la décoiffant un peu. Elle arangea sa coiffure, et remis sa pince comme il faut, parce que là, elle ne tenait rien. Ses cheveux avaient toujours été plutôt disciplinés, elle en faisait ce qu'elle voulait. La jument l'intriguait. Elle était à la fois proche et loin d'Aeliori. Kaitlin se plongea dans ses pensées. *Vas-tu un jour t'y résoudre ?* Elle posait cette question, sans savoir à qui elle la posait réellement. A soi même ? A Winter Queen ? A quelqu'un d'autre ? Surement les trois ...
Elle attendit un moment, couchée dans l'herbe, et s'endormit. Quelques minutes, quelques heures ? ça n'importait pas. Elle se sentait bien, elle reprenait des forces, et laissait la reine de l'hiver vaguer à ses occupations. Elle savait que celle-ci la regardait, l'épiait dans n'importe lequel de ses gestes.

Et voilà que madame pensait à dormir. La blague, pas question ! La jument poussa un hennissement puissant qui aurait pu réveiller un mort. L'humaine avait voulu jouer, et bien qu'elle joue ! Pas question qu'elle dorme ! Winter savait provoquer elle aussi ! Certes, ce n'était qu'une petite provocation, mais une provocation quand même. Kaitlin n'était quand même pas déjà lassée de la jument ? Non.. impossible, ça aurait été trop facile ! La jument lui gâcherait chaque moment tranquille qu'elle pourrait lui gâcher ! Si elle voulait être tranquille, elle n'avait aucune autre option que de partir ! Le meilleur des jeux serait que cette foutue humaine rentre dans l'enclos ! Là, oui, Winter s'amuserait ! Mais quand on parle d'amusement, ce serait un amusement pour la jument, sûrement moins pour Kaitlin. Elle en baverait comme pas possible, la pauvre. Espérons que la miss aie été avertie qu'elle ne serait en sécurité qu'à l'extérieur car, oui, Winter était bien capable du pire. Elle n'aurait jamais été vendue et revendue de multiples fois sinon ! La blanche finit par se retourner, face à Kaitlin, la fixant de ses yeux noirs d'un air de lui dire : "Regarde comme je te hais, regarde bien. Approche-toi juste un peu, joue avec moi ! Play with me !".

Un henissement rauque la fit sortir de son doux moment de repos. Elle ouvrit ses petits yeux noisettes, et se rassit doucement dans l'herbe, en prenant son temps, puisqu'elle l'avait. Elle jeta un coup d'oeil sur sa montre. Il y avait déjà 30 minutes que ça avait commencé. Discretement, elle regarda Winter Queen. Elle semblait toujours aussi méfiante et mesquine qu'au début. Kaitlin commença à s'affairer. Elle se releva, et posa toutes ses petites affaires dans un coin. Méticuleusement, elle commença à aplatir les brins d'herbe, pour se faire un petit espace. Un espace de rond-carré, d'environ 3m sur 2. Ce qui lui faisait 5m² de liberté. Elle disposa toutes ses affaires dans un recoin de son nouveau refuge, et les "rangeait" un peu dans chaque coin. Elle sortit tout ce qu'elle avait dans ses poches, et dit un petit récapitulatif de ce qu'elle avait de disponible.
- Un vulgaire caramel
- Une boite de chewing gum
- L'enveloppe et la lettre de Tina
- Son portable
- Une pochette de mouchoir
*Génial, avec ça, mon temps de survie dans la nature est estimé à ... quelques minutes* Elle rit brièvement. Cela faisait du bien de décompresser un peu. Elle déroula le papier du caramel, et le fourra dans sa bouche (le papier ? Mais non, le caramel abruti !). Elle revint vers le pommier de tout à l'heure, et entreprit de se faire une petite reserve de fruits. Une fois qu'elle en avait 2/3 dans les bras, toutes choisies avec amour, elle se retrourna pour rejoindre son "endroit". Si ça se trouve, dans les airs, ça devait ressembler à des signaux extraterrestres. Mais bien sur, une soucoupe volante s'est posée juste devant le ranch ! Elle continuait de sussoter son caramel, ça ne lui remplirait pas l'estomac, elle avait bien fait d'aller ce chercher un encas.

Voilà qu'elle trifouillait dans ses poches maintenant ! Non, mais c'était pas croyable ! Elle s'installait carrément à côté de son enclos ! La jument resta à l'écart, elle la regardait faire sans bouger, plaquant toujours ses oreilles blanches en arrière. Au bout d'un moment, elle fit sa petite cueillette de pommes... Mais n'avait-elle rien d'autre à faire que d'enquiquiner la jument ?! Sérieusement, ne voyait-elle pas qu'elle perdait son temps ? Qu'est ce qu'elle attendait réellement de la jument ? Une amitié incomparable, un lien plus fort que tout autre lien ? Dans ses rêves ! Ne savait-elle pas que les rêves ne se vivaient que la nuit ?! La jument lui tourna le dos de nouveau, elle en avait marre de l'observer, on aurait dit un écureil qui construisait son nid et qui, une fois ce travail terminé, partait faire son inventaire de noisettes ! Quel ennui cette femme ! Jamais personne n'avait autant ennuyé la jument ! Winter partit plus loin et s'allongea près d'un petit coin d'herbe et se mit à grignotter quelques brins. Elle avait hâte que la nuit tombe et que Kaitlin s'en aille ! Au diable l'enquiquineuse ! N'avait-elle ni amis, ni famille elle non plus pour traîner autour de son enclos ?! La jument s'en fichait ! Son seul maître ne serait jamais remplacé, la fille pourrait attendre des années, la blanche ne changerait pas d'avis !

Pendant que Kaitlin continuait son manège, Winter Queen s'allongea dans une partie de son pré, où l'herbe était abondante, et en machouilla quelques brins. La jeune femme jeta une fois de plus un regard sur sa montre : ça faisait déjà 3 quarts d'heure qu'elle essayer de cerner le caractère de la jument arabe. Ce n'était pas facile, la jument était décidément résignée à n'avoir aucun contact avec toute forme humaine. Rien que la présence de Kaitlin semblait l'exaspérer à un point inimaginable.
Finalement, à présent, elles se ressemblaient presque. Toutes deux allongées dans les herbes folles, à attendre un geste de l'autre, à s'observer, avec méfiance pour Winter, et curiosité pour la jeune femme. Il lui semblait que c'était à elle de faire le premier pas. En même temps, l'arabe n'avait rien demandé, c'était Kaitlin qui était venue perturber sa non-sérénité.
Celle-ci plongea donc la main dans sa réserve de pommes, et choisit la plus appétissante. Et, pour l'énième fois de la journée, s'avança vers la barrière du pré avec son fruit dans les mains. Sa main s'aventura au delà de cette limite, pour tendre la pomme à Winter Queen.

- Allez, viens ma grande. Elle fit claquer sa langue pour attirer l'attention de la jument. Allez, t'as pas peur de moi quand même, je vais pas te manger tu sais !

Winter observait toujours les gestes de Kaitlin d'un oeil. Celle-ci finit par s'approcher de l'enclos. Mais que voulait-elle au juste, faire amie-amie avec la jument... Comme on dit, l'espoir fait vivre ! Et il fallait croire que l'humaine avait beaucoup d'espoir à l'égard de la jument. Elle finit par lui tendre une pomme. Il fallait le dire, elle était vraiment très appétissante, mais si elle connaissait Winter, elle n'aurait jamais essayé ! Et voilà qu'elle claquait la langue, l'avait-elle prise pour un toutou qui allait courir vers elle en remuant la queue ? Vraiment, la jument ne voyait pas pourquoi Kaitlin perdait son temps...
Quelques secondes après l'approche de l'humaine, Winter posa son antérieur sur le sol, se balançant d'un côté, puis de l'autre en s'appuyant se celui-ci pour se relever. Elle fixait toujours l'humaine de ses yeux noirs. Elle ne laissait rien paraître, aucun sentiment si ce n'était une haine profonde. Ses oreilles, toiujours plaquées contre sa nuque, elle fit quelques pas en direction de Kaitlin, puis s'arrêta à mi-chemin, secouant sa fine encolure. Elle finit par se rapprocher un peu plus, puis s'arrêta à quelques centimétres de la main tendue. Elle allongea l'encolure, reniflant la pomme quelques secondes. Elle finit par prendre la pomme. Kaitlin aurait pu croire que la jument allait la déguster devant son nez, d'un air de lui dire : "On fait la paix, ok.", et bien non... La blanche déposa la pomme au sol, balançant son sabot violemment sur le pauvre fruit qui n'avait rien demandé. La pomme se brisa en plusieurs morceaux, peut-être même que ce fut plus de la compote qu'autre chose... Ca y est, Kaitlin avait compris ? Peut-être bien, pet-être pas... Elle était seule à savoir. La jument la fixait, immobile, toujours à quelques centimètres de sa main. Il fallait qu'elle oublie l'idée de s'approprier la jument, de vouloir la connaître... "Lâche l'affaire ! Je n'aime personne, et n'appartiens à personne.", voilà tout ce qu'elle voulait faire comprendre à cette maudite femme qui se tenait en face d'elle. Il fallait vraiment qu'elle arrête son numéro de gentille demoiselle au grand amour pour les chevaux. Il y avait plein d'autres chevaux, pourquoi venait-elle la voir elle et pas une autre ?! Elle perdait son temps...

La blanche se releva, et se dirigea vers la jeune femme. Elle renifla le fruit, les oreilles toujours en arrière. Kate leva les yeux en l'air, quel sale caractère elle avait là ... Winter la prit dans sa bouche, la déposa sur le sol, et, telle un talentueux joueur de foot, assena à la pauvre pomme un tel coup que sabot que celle-ci se brisa en mille morceaux. *Baah, quel gachis !* Mais elle n'allait pas faire le coup des pauvres gosses dans les pays pauvres qui crevaient de faim tous les jours, et qui feraient n'importe quoi pour une pomme, parce que, de toutes les façons, un cheval ne s'intéressait jamais trop aux actualités, et la famine dans le monde pour une espèce qu'elle detestait, ça ne devait pas trop préoccuper la jument blanche.
Kaitlin retira sa main de l'enclos. *Boude moi si tu le veux, mais jusqu'ici, c'est ce que tu as toujours fait, avec tous tes anciens propriétaires, ce n'est pas comme ça que tu vas te caser ma jolie. Parce que tu peux bien te dire que tu es indépendante, que tu es libre comme l'air, que tu n'apprecieras jamais personne, mais tu as oublié ce qui permets aux sauvages de vivre : la socialisation. Quand tu perds un ami, pleure le quelques jours, mais ensuite, remets-toi en selle, retrouve espoir, arrête de t'enfermer loin des autres ...*
La jeune femme s'écarta un peu de la barrière et sortit son portable de sa poche. Elle composa le numéro de Jeneda, et colla le combiné à son oreille.

- Allô, Jenny ? C'est Kaitlin, tu vas bien ?
- Réponse de Jenny à venir
- Hum, j'ai trouvé Winter ... Je me disais, est-ce que tu pourrais me rejoindre à la prairie ?
- Réponse de Jenny à venir
- Ah, et, ce serait bien que tu m'enmènes en plus un licol, une longe, enfin bref, un peu tout ce qui est dans ce genre là ...
- Réponse de Jenny à venir
- Merci ! Viens quand tu veux, mais pas trop tard quand même, je me vois mal planter une tente à coté du pré, tu me suis ? Elle rit un peu, ça la détendait de parler avec Jeneda, puis elle raccrocha.

Kaitlin regarda quelques temps Winter Queen. La perte de son premier propriétaire avait vraiment dut être éprouvante pour celle-ci. Elle refusait quasiment tout contact, c'était vraiment un sacré phénomène cette jument ! Oui, la rose blanche est rare, mais pour la cueillir, il ne faut pas oublier les piquants ...

Les filles, je propose un ordre pour répondre.
Jeneda puis Winter, et enfin moi, et ensuite, on recommence. Est-ce que ça vous irait ?

Le foin, du foin et toujours du foin! Eh oui il fallait bien ça en ce moment, avec les juments en chaleur qui n'allaient pas tarder à être saillies. Et puis, avec l'été qui arrivait sur la région Kiowa, on attendait une sécheresse comme quasi-chaque année. Il fallait absolument gérer la réserve. Je venais de rentrer les quelques bottes mises de coté dans l'entrepôt pour les utiliser dans la semaine. On n'était même pas en mai et il faisait déjà une chaleur accablante en travaillant. Je passais l'extérieur de mon bras sur mon front plein de sueur en soupirant. Vivement la fin, pensai-je. En même temps vous pouvez pas savoir à quel point s'occuper d'un ranch était épuisant... Dans ma poche de jean droite, mon portable vibra et j'enlevai les gants de protection m'empêchant de me couper avec les cordes en criant :

"Les gars je reviens, j'prends ma pause syndicale!"

Il riaient alors que je décrochais.

"Allo!
- Allô, Jenny ? C'est Kaitlin, tu vas bien ?
- Oh Kate! Oui ça va bien... enfin on peut dire ça comme ça.... Et toi?
- Hum, j'ai trouvé Winter ... Je me disais, est-ce que tu pourrais me rejoindre à la prairie ?
- Euh ouais pas de problèmes de toute façon je prends ma pause là!
- Ah, et, ce serait bien que tu m'enmènes en plus un licol, une longe, enfin bref, un peu tout ce qui est dans ce genre là ...
- Oki pas de problèmes!
- Merci ! Viens quand tu veux, mais pas trop tard quand même, je me vois mal planter une tente à coté du pré, tu me suis ?
-Oui, hihi, je prends le matos et j'arrive!"

Kate était une amie à ma mère et accessoirement une de mes amies, elle vivait à la maison et amenait la soeur que je n'avais jamais eue. Elle m'apprenait tellement... Mais quand il s'agissait de chevaux, c'était plutôt moi le professeur. Je courrais vers la sellerie et attrapais son matériel, enfin ce qu'elle m'avait demandé. Malgré mon récent effort et la chaleur inhabituelle, je pris la petite course jusqu'au pré de Winter. J'aperçus Kate et lui fis signe de la main en la rejoignant.

"Tiens! Ton matériel! Alors, ça va avec la miss?"

Je posais délicatement le tout dans l'herbe. Winter était une jument récente au ranch. Je n'avais pas vraiment eu le temps de la travailler avant de la confier. On m'avait dit que c'était une petite bombe mais je comptais en juger par moi-même.... Autant dire aujourd'hui vu la tête que Kate tirait...

Kate avait enfin l'air de comprendre que la blanche ne voulait pas d'elle. Elle s'éloignait de la barrière mais fixait toujours la jument. Si elle avait pu parler, elle lui aurait bien dit des choses, comme : « Tu veux ma photo ?! », par exemple. Ou encore bien d'autres choses.. Mais rien de bien sympathique. Et oui, la blanche avait l'air d'un ange dans sa robe étincelante, mais au fond, elle était un vrai démon, si ce n'était pas le Diable en personne ! Ses yeux toujours noirs et plein de haine fixait Kate. Celle-ci sortit un portable de sa poche et commença à parler. La voix d'une autre fille se fit entendre de l'autre côté.. Elle arrive ? Comme s'il n'y en avait pas assez d'une ! Non mais, elle avait vraiment décidé de l'enquiquiner jusqu'au bout celle-là. Elle voulait quoi au juste ?!
Quelques minutes plus tard, elle arriva, tendant un licol, une longe et peut-être d'autres choses à Kate. Elle ne l'avait jamais vu celle-là non plus ! C'était qui, une deuxième enquiquineuse ?! La blanche se replaça au milieu de son pré, fixant les deux humaines toujours avec le même regard noir. Elle ne bougeait plus, attendant de voir la prochaine action des deux filles. Qu'allaient-elle inventer encore.. ?

Jenny ne fut pas longue, à la plus grande joie de Kaitlin. Celle-ci avait emporté avec elle quelques trucs utiles, licol, longes, etc ..., ça allait surement pouvoir servir, quoique ... La jeune femme la salua d'un petit signe de la main, et Kate y répondit en souriant. La kiowa la faisait toujours sourrire, elle sembalit plein d'entrain, de joie de vivre, passer du temps à ses cotés était toujours divertissant, on ne risquait pas de s'ennuyer. Surtout aujourd'hui !

"Tiens! Ton matériel! Alors, ça va avec la miss?"

Dit-elle tout en déposant longes et autres dans l'herbe.

- Euuh, plus ou moins bien, mais plutôt moins si tu vois ce que je veux dire ... Elle refuse que je m'approche à ne serait-ce que quelques pas de la barrière. Elle a pas dut avoir un passé très plaisant ... Tu ne saurais pas ce qui la "dérange" à ce point ? Une séparation, maltraitance ? Là, moi, je sèche completement, Tina n'a pas voulu me renseigner plus que ça ...

Kate rejeta son regard vers Winter Queen. Celle-ci restait toujours aussi froide qu'auparavant. Comme fermée, comme s'obligeant à rester dans sa coquille. Ses petits yeux semblaient emplis de colère. *Mais qu'est ce qu'on t'as fait bon dieu, pour que tu detestes autant la présence humaine ! Ce n'est pas de la peur, non, tu es bien trop maligne pour ça ... Mais alors quoi ?* Ces questions la torturaient. Lorsque quelque chose lui échappait, ça attirait toujours son attention, même la plus futile information l'intéressait, surtout dans le cas présent. A quoi pensait Winter au moment présent hein, à quoi elle pense là ? Qu'est ce qu'il se passe dans sa petite tête bien dessinée, quel stratagème s'élabore au moment même dans son cerveau d'équidés ? Ooh, pour sur, ce n'est pas aux choses auxquels les autres pensent. Ni granulés, ni liberté, mais alors quoi ?!

- Voyons voir ce que tu nous as ramené là, dit-elle à Jeneda tout en se penchant vers le sol ~~avec un petit air ahuri~~

Kate tripota un peu tout. Le licol semblait cofortable, les longes, solides. Elle en ramassa une, tressée de bleu et de marron, ses couleurs favorites. Elle la fit passer sur sa paume, sur les ampoules dispersées sur ses doigts abimés. La jeune femme referma brusquement la main, tout en continuant de faire coulisser la longe. Celle-ci frotta encore quelque instants, mais elle serra plus fort encore, et encore, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus tirer. Elle tira par petits accoups, histoire de voir si ça resisterai. En effet. C'est que ça rigole pas ici ! C'est pas des longes de mickey ça ! Confort, solidité, critères essentiels dans le choix du matériel. Elle trifouilla une fois de plus le petit tas, sa longe toujours en main, et en extirpa un licol bleu clair. *Aaah, l'alliance parfaite !*
Elle acrocha le mousqueton de la longe à l'anneau du licol, celui ci émit un petit cliquetis lorsqu'il se referma.

Kate me salua mais pas très très vivement, je devinais de suite qu'il y avait un problème. Même si je le lui avais demandé...

"Euuh, plus ou moins bien, mais plutôt moins si tu vois ce que je veux dire ... Elle refuse que je m'approche à ne serait-ce que quelques pas de la barrière. Elle a pas dut avoir un passé très plaisant ... Tu ne saurais pas ce qui la "dérange" à ce point ? Une séparation, maltraitance ? Là, moi, je sèche complètement, Tina n'a pas voulu me renseigner plus que ça ...
-Tu sais que ma mère refuse que je jette un oeil sur les dossiers des chevaux. Et puis en général ça ne sert à rien ils ne sont pas vraiment fournis. Je pense qu'il faudrait d'abord déceler le problème de la miss et ensuite voir comment on pourrait le résoudre."

Je regardais la jument qui semblait crispée de terreur au milieu de son pré. Je pense que dans un premier cas si on arriver pas à s'en approcher on va aller chercher la corde de secours et réduire la taille de son pré histoire de mieux travailler... Parce que bon, pas vraiment envie de tourner en bourrique, surtout si elle n'a aucun problème et fait juste sa tête de mule... A mes cotés Kaitlin bougea et se dirigea vers le petit tas que j'avais fait de mon trésor.

"Voyons voir ce que tu nous as ramené là.
-Ah ah! Que du bon matos Kate!"

Je la regardais prendre le licol couleur chocolat et bleu ciel très tendance. J'avoue que j'avais craqué pour celui là moi aussi même si mes équipements sont généralement bordeaux et noir.

"Tu as essayé de rentrer dans le pré?"

Dis-je en ouvrant la barrière de fer stylée western. Je commençais à entrer, mes bottes claquaient sur le sol asséché par le beau temps. Cette jument était magnifique, mais l'habit ne fait jamais le moine. A l'attaque du moine, je pénètre dans le pré et ferme la clôture derrière moi. Je ne m'en éloigne pas trop au cas où... on ne sait jamais...

La pauvre Kaitlin avait l'air complètement perdue à cause de l'attitude de la jument. Très bien, ça lui allait, en fait c'est ce qu'elle cherchait, pour finir par la décourager. Et elle comptait bien y arriver ! Effectivement, elle refusait d'approcher, même si elle ne fuyait pas. Quand à la maltraitance, ou bien la séparation, Winter avait eu le droit aux deux options ! Ces foutus cavaliers qui ne savent rien faire d'autres que taper sur un cheval quand ils n'arrivent pas à en faire ce qu'ils voudraient en faire ! Sauf un, que la blanche avait elle-même choisi pour qu'il soit son cavalier. Jamais lui n'avait levé la main sur elle, et pourtant, elle lui en avait fait bavé au début. Et oui, la blanche aux petits airs angéliques était une vraie garce au début. Elle n'avait accepté que lui, mais maintenant il n'était plus là. Même si le temps passe, ça fait toujours aussi mal. Toutes les plaies du passé avaient disparues, mais lui, c'est une blessure qui restera ouverte à jamais, qui ne pourra jamais cicatriser.. La blanche n'accepterait pas Kaitlin, ni personne d'autre, c'était sa décision. Elle n'avait pas envie de deux choses. La première, d'être frappée; battue au moindre geste de travers qu'elle pourrait faire, mais ce n'était pas vraiment le genre de Kaitlin, enfin, en la voyant comme ça, c'était impensable.. Mais c'est l'autre chose qui l'inquiétait le plus.. Elle ne voulait pas s'attacher une nouvelle fois pour revivre la même chose. Elle ne voulait plus souffrir, c'était la seule raison pour laquelle elle fermait les yeux au monde...

Winter continuait d'observer tous les faits et gestes des deux femmes. Kaitlin attrapa un licol et une longe. Que comptait-elle faire au juste ? La jument gardait toujours ses oreilles plaquées sur sa nuque, regardant toujours aussi mal les deux bipèdes. Puis c'est Jenny qui se décida à s'approcher de la clôture.. Elle n'avait vraiment aucune gêne, elle s'aventura dans l'enclos. La blanche se retourna vers elle, toujours avec le même regard noir. Puis elle s'élança dans une fureur noire vers elle, elle voulait qu'elle parte, et elle ne comptait pas s'arrêter à quelques centimètres cette fois-ci !

Jeneda lui demanda :

"Tu as essayé de rentrer dans le pré?"

Tout en posant la question fatidique, elle fit glisser sa main contre l'ouverture de la porte du pré.

- Non. Et je pense pas essayer pour le moment ...

Soudain, Jenny déverouilla le loquet, et entra dans le pré, en prenant soin de bien refermer la porte derrière elle. Peut-être que si elle ne tenait pas bien sur ses jambes, Kailin se serait effondrée dans l'herbe. Mais ce ne fut pas le cas, et fort heureusement d'ailleurs.
Winter les regardait toujours d'un mauvais oeil, les oreilles toujours agressivement plaqués sur son encolure blanche. Finalement, elle semblait être un assemblage de contraire, un véritable méli-mélo de choses opposées. Sa robe blanche, son regard noir. Son unicité, sa complexité. Son allure, ses pensées. Ses anxiétés, et ce qu'elle en laissait paraitre. Le yin et le yang, formaient une terrible association quand ils s'alliaient. Peut-être était-ce cela dont Winter avait besoin ? A la fois son contraire et son égal.
La blanche semblait vraiment exedée du fait que Jeneda soit rentrée dans "l'enceinte suprême". Et elle manifesta sa colère d'une curieuse façon. Elle la chargeait littéralement. Kate esperait que Jenny garderait son calme, qu'elle l'esquiverait, qu'il se passerait quelque chose pour éviter la collision, qui serait fatale autant à la jument qu'à la jeune femme. En effet, plus elle avançait, plus son énergie cinétique augmentait, et plus le risque s'aggravait, à cause du temps de réaction de Jeneda, tout d'abord, et de l'energie accumulée. L'energie ne disparait pas, ne se créer pas. Elle se transforme. C'est ça qui est merveilleux et terrible à la fois. Rhoo, foutu cours sur l'énergie ! Mais bon, mieux vaut entendre ça que d'être sourde ...
Kaitlin hésitait à débarquer dans le pré, pour stopper tout ça, mais plus elle prenait du temps pour réfléchir, moins elle en aurait pour s'interposer. Finalement, elle accourut vers la porte, mais trop tard, la collision était iminente, sauf si une des deux se décidait, soit à esquiver dans le cas de Jeneda, soit de dérober dans le cas de Winter.

Il était clair que la jument n'aimait vraiment pas les intrus car à peine fussai-je rentrée dans le pré qu'elle me fonça dessus comme une malade. (J'adore la langue française ^^) Le regard que me lança la jument était limpide. elle allait me foncer dessus. Surtout comme me l'a appris mon père, ne pasfaillir. Jamais. Ca reviendrait à lui montrer que c'est lui le chef. Le respecter oui, mais ne pas lui donner la facilité de la dominance. Je restais campée sur mes deux pieds, bien déterminée à ne pas flancher. Winter Queen engagea une ruée vers elle, Jenny sentit l'excitation monter, elle avait peur, mais elle savait qu'elle ne devait pas craquer ce ne serait que l'histoire de quelques temps. Quelques secondes. Jenny entendit Kaitlin qui ouvrit la porte alors qu'elle sentait les sabots de la blanche marteler le sol. Elle allait esquiver, elle devait esquiver... Au fur et à mesure qu'elle arrivait, Jenny se préparait à l'éventuel choc. elle avait prévu une sortie de secours bien entendu. La blanche arriva à sa hauteur et Jenny s'avança vers elle, le pas sur, elle se plaça tel un félin en pleine chasse. Elle s'imposait pour lui demander non pas la soumission mais le respect. Les micro-secondes qui suivirent ne tenaient plus qu'à la jument. Pour Jenny le choix était fait, lui montrer qu'elle ne lui voulait pas de mal en ne l'attaquant pas mais lui montrer aussi qu'elle ne pouvait pas contrôler l'Amérindienne en restant sur ses positions. Après tout, c'était ses terres, elles appartenaient à se famille. Au loin, elle entendit le bruit du loquet que Kaitlin venait de défaire. Jenny voulut lui crier que c'était une grosse erreur, qu'elle devait refermer mais elle n'en eut pas le temps...

Jenny était une pauvre folle. Comment avait-elle pu croire une seule seconde que Winter Queen l’accepterait dans son enclos. Elle ne l’acceptait déjà pas devant, alors dedans… Comment avait-elle pu y songer ? Kaitlin avait un peu plus de jugeote quand même. Ou plus peur, au choix. Jeneda était plutôt courageuse, mais elle ne voulait pas comprendre que la petite Reine de l’Hiver était en réalité une vraie garce ! L’habit ne fait pas le moine, et la belle bête qui avait l’air de venir des Cieux venait tout droit des Enfers.
Elle n’avait aucune intention de s’arrêter, la jeune fille pouvait lui montrer tout le respect qu’elle voulait, plus rien ne pouvait l’arrêter dans sa course folle. Plus rien… Winter Queen ne détacha pas son regard noir une seule seconde de la jeune fille. Elle s'approchait de plus en plus, bien décidée à lui taper dedans. C'était à elle de bouger, la jument blanche n'hésiterait en aucun cas à lui rentrer dedans. Il ne restait que quelques secondes avant que la jument n'atteigne Jenny...

Je tiens juste à préciser, parce que ça me parait essentiel, que Kate n'a jamais ouvert la porte du pré. Voilà, je n'ai jamais écrit qu'elle avait ouvert la porte du coup, je propose un petit "retour en arrière", ou flash-back, comme vous voulez, juste parce que je tiens le power gaming en horreur xD Et qu'en plus, ça n'a pas vraiment arrangé les choses ... Bref, voilà, après, à vous de voir hein, mais ça ne me parait pas très judicieux de continuer sur ce chemin vu que ça ne se passe pas très bien ... Désolé x) Mais je déteste qu'il se passe quelque chose de "mauvais" dont je sois (ou Missou et Kate) l'instigatrice, sauf si je l'écris bien entendu Razz

Voilà, vraiment désolé les filles, à cause de moi, ça fais un peu beuguer le truc ... sorry Embarassed

Ah désolée, puis j'avais déjà lu ton post bien avant celui de Jenny donc j'ai pas prit le temps de relire, j'ai pas fait gaffe. Bah, je sais pas, vois avec Jenny comment elle veut faire...

» Un jour nouveau....
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