Deux juments grises font-elles bon ménage ? PV Harmonie

Une feuille tomba sur les naseaux d'Aramis. Elle était à l'orée du bois, mais là aussi, l'automne se faisait sentir. Les arbres se dénudaient peu à peu, après s'être couverts pendant quelques semaines de tout un dégradé de couleur. A présent, le vent faisait tourbillonner les feuilles mortes en un long ballet silencieux, si ce n'est que son souffle entre les arbres.
La grise était arrivée près d'une immense prairie. Cela faisait déjà beaucoup de temps qu'elle était en Oklahoma, pourtant, ce lieu lui était inconnu ... Mais pas pour longtemps ! Elle prit le galop, et rejoignit cette immensité verte, non sans faire s'envoler quelques mottes de terre au passage, arrachées à leur terre par les sabots d'Aramis.
A présent, elle n'était plus qu'un petit point gris dans cette prairie qui s'étendait à perte de vue. L'horizon lui paraissait à la fois proche, et loin d'elle. Elle se demandait si un jour elle arriverait à l'atteindre cet horizon. Parfois, elle s'amusait à courir vers lui jusqu'à ce que ses jambes n'en puissent plus. Mais jamais elle ne s'en approchait. Comme s'il reculait au fur et à mesure de l'avancée de la jument ...
Elle tendit l'encolure vers le sol, et flaira les quelques brins d'herbe qui s'offraient à elle. Elle en croqua quelques-uns. Ils étaient à la fois fermes et croquants sous la dent, un régal ! Comme un millionnaire ne sachant pas quels billets dépenser, elle avait l'embarras du choix. Alors elle mangeait un peu par-ci, un peu par-là, et puis encore là-bas. Et sans scrupules !
L'endroit dégageait vraiment un magnifique impression de liberté sans limite, une chose à laquelle Aramis tenait beaucoup. Une de ses plus grandes craintes était que l'on lui enlève cette vie là, et qu'on la parque dans une de ces prairies clôturées. Songeuse, elle releva l'encolure. Il lui semblait que quelqu'un s'approchait. Que des sabots d'équidés autres que les siens foulaient le sol ...

Harmonie trottait depuis quelques heures déjà , elle avait certes rencontrer d'autres chevaux sans s'aretter mais elle cherchait leur compagnie . Elle s'aretta et brouta quelques touffes d'herbe puis se remit à trotter , elle crut voir un cheval mais se dit que c'était son imagination . Elle se coucha puis se roula et se releva en se secouant , elle se retourna et tomba nez à nez avec une autre jument , grise comme elle . Harmonie recula de quelques pas pour mieux voir l'individu .

- Bonjour ,qui êtes-vous ? Je suis Harmonie

Elle fixait la jument en attendant une réponse . Elle baissa la tête pour brouter mais la releva aussitôt quand l'inconnue commença à lui parler .

Quelqu'un parla :
- Bonjour ,qui êtes-vous ? Je suis Harmonie
Aramis sursauta, et se tourna vers l'endroit d'où venait la voix. Elle la détailla de haut en bas. Huum, quelle belle robe grise ! Il n'y a pas de doute, les juments grises sont vraiment les plus classes é-è. Elle trotta vers la nouvelle venue, et lui dit bonjour à sont tour :
- Salut à toi Harmonie ! Je m’appelle Aramis. Mais dis-moi, c'est une bien belle robe que tu as là !
Elle gloussa. Bah quoi ? Comment ça je me complimente moi même en disant ça ? Aaah, m'énervez ! Elle frissonna un instant, puis demanda à la jument :
- Dis-moi, es-tu là depuis longtemps ? Je ne t'ai jamais vue par ici !
Et pourtant, des équidés, elle en connaissait depuis quelques temps ! Que ce soit des chevaux de son troupeau, des chevaux de celui de Sunny (elle ne put s'empêcher de grinçer des dents en pensant à la meneuse de l'autre troupeau, entre elle et Upsilone, ce n'était pas toujours ... rose), ou bien des chevaux domestiques, la liste s'agrandissait de jour en jour ! Et ce n'était pas pour lui déplaire, loin de là.
Elle baissa l'encolure, et croqua encore quelques brins d'herbe. L’hiver n'allait pas tarder, et bientôt, une épaisse couche de neige allait recouvrir cette étendue d'herbe, alors il fallait en profiter maintenant ! Et pourtant, quelque chose lui disait que cette année, les premières neiges seraient en retard, les températures étaient encore douces pour une fin d'année, normalement, elles auraient dû chuter dès début Décembre. Mais ce n'était pas le cas. Aramis n'aimant pas beaucoup la rigueur de l'hiver, elle ne s'en plaignait pas, au contraire ! Mais tout de même, cela commençait à devenir inquiétant ...

- Salut à toi Harmonie ! Je m’appelle Aramis. Mais dis-moi, c'est une bien belle robe que tu as là !

-Merci ! dis Harmonie

La jument brouta quelques touffes d'herbes et chassa les mouches qui la chatouillait à l'aide de sa queue . Elle releva la tête quand Aramis prit la parole :

- Dis-moi, es-tu là depuis longtemps ? Je ne t'ai jamais vue par ici !

- Non je ne suis pas là depuis très longtemps et à vrai dire à part toi dont je viens de faire connaissance , je ne connaît absolument personne !

Elle se remit à brouter jusqu'à ce qu'Aramis reprenne la parole .

L'autre jument grise répondit :
- Non je ne suis pas là depuis très longtemps et à vrai dire à part toi dont je viens de faire connaissance , je ne connaît absolument personne !
Aramis hocha la tête. Depuis quelques temps, les hommes organisaient quelques battues et captures, et la population de chevaux sauvages diminuait dangereusement. Il y avait bien quelques naissances, notemment dans le troupeau de Sunny, mais ça n'équilibrait pas la balance. Elle se prit en train de penser à d'éventuels poulains dans le clan de Cloud, dont elle faisait partie. Elle avait parlé avec ses "compagnes" et aucune ne semblait vouloir de descendance pour le moment. Et elle ? A vrai dire, Aramis n'y avait jamais vraiment pensé. Peut-être faudrait-il un jour qu'elle réfléchisse à cela. Mais de toute façon, ce n'était pas encore le moment des chaleurs, elle avait le temps de méditer à ce sujet !
Elle demanda à l'autre jument :
- Et ... de quel troupeau es-tu ? Si tu es dans celui de Cloud, alors nous nous reverrons souvent ! Si tu es une des compagnes de Sunny, cela ne nous empêche pas de nous voir bien sur, mais je ne suis pas en très bon terme avec sa meneuse ...
Aramis fit quelques pas vers Harmonie, quand soudain on entendit un grand bruit. Comme un coup de feu. Instinctivement, la grise tourna sa tête vers l'endroit d'où le bruit venait, et ses oreilles attentives essayait de capter la moindre information capable de la renseigner sur ce que c'était.
- Mais qu'est-ce que ... elle n'eu pas le temps de finir sa phrase qu'une silhouette sortit de la forêt. Puis une autre, et encore une ! Elle se raidit brusquement.
Elle ne les avait vu qu'une fois, mais les reconnaîtrait entre mille :
- Les hommes ! Par mes sabots !
Elle fit un petit bond instinctif sur le coté, et hennit à l'attention d'Harmonie :
- Il faut partir !

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